Les jeux coopératifs : une alternative à la société de compétition

« L’enfant ne joue pas pour apprendre, il apprend parce qu’il joue. » Jean Epstein

 » Le jeu est le travail de l’enfant. »
Jean Piaget

La compétition, et donc les jeux compétitifs, sont très présents dans notre société : un gagnant/un perdant = il faut écraser l’autre pour réussir.
Cela n’est cependant pas étonnant quand on voit l’omniprésence de la compétition que ce soit dans le sport mais aussi dans les jeux télévisés, dans les entreprises, entre voisins, au sein même des familles, etc…

Si l’enfant en exprime le désir, la compétition peut avoir des aspects positifs :
elle a un pouvoir motivant, les enfants se rendant avec plus de plaisir à leurs entraînements pour préparer la compétition ; elle initie au défi et fait prendre conscience de ses limites. Se mesurer à plus fort que soi permet de réaliser que des progrès sont encore possibles.

Mais la compétition dérive parfois vers des aspects plus négatifs : le surentraînement, la surmotivation ou les accidents. Ces derniers sont plus fréquents à l’adolescence lorsque les enfants d’une même tranche d’âge ne sont pas tous au même niveau de développement physique. Les plus petits sont alors plus exposés aux accidents en essayant de se mesurer aux autres.

Le jeu coopératif est une forme de jeu où il n’y a ni gagnant ni perdant : une nouvelle manière de jouer et de mieux vivre ensemble. Pour les enfants, il s’agit d’apprendre la coopération plutôt que la compétition. Le jeu coopératif est un jeu qui rassemble.

Les principes des jeux coopératifs

Jouer ensemble
Le principe des jeux coopératifs est de jouer non pas l’un contre l’autre mais ensemble, avec un objectif commun. Ils nous permettent de vivre la solidarité et l’entraide de manière concrète, partagée et agréable. Tous ces jeux contribuent, en plus d’un plaisir à partager et à agir ensemble, à prendre le temps de parler et faire parler chaque enfant, à donner envie d’aider et de se faire aider, à développer un regard positif sur soi et sur les autres.

Rencontrer et découvrir l’autre :
Les jeux coopératifs permettent de faire connaissance, d’accueillir un nouvel enfant dans le groupe. Par exemple, l’intégration de chacun par l’apprentissage des prénoms est très importante pour une bonne cohésion du groupe.
Exemple : on forme une ronde avec les enfants, on se lance une balle. Quand je reçois la balle je dis comment je m’appelle et ce que j’aime faire dans la vie, ou mon plat préféré… Les règles sont bien sur à adapter selon l’âge des enfants. On pourra par exemple augmenter la difficulté en demandant aux plus grands de rappeler le prénom de la personne qui vient de leur lancer la balle avant de se présenter eux-mêmes.

Ni gagnant, ni perdant
Dans les jeux classiques, il y aura un gagnant individuel. Si cela valorise l’enfant qui a gagné, les autres, au contraire, se sentent dévalorisés et moins confiants en leurs capacités. Cela peut être le reflet de leur place à l’école où la compétition individuelle est de mise : à terme, si l’enfant est toujours perdant dans les jeux comme à l’école, il se sentira rabaissé vis-à-vis de la société, ce qui pourrait générer un sentiment d’exclusion.
Dans les jeux coopératifs, il n’y a pas de perdant car on se fixe un objectif commun, cela développe la cohésion entre les individus et l’envie de s’entraider.

sylve

La coopération 
La participation de chacun est nécessaire pour réussir tous ensemble.
Exemple de jeu de société coopératif : Mon premier verger -> les joueurs essayent de cueillir les fruits dans les arbres avant que le corbeau n’arrive au verger.

Des conséquences positives

Cela se répercute sur la vie en collectivité : on aura plus envie de réaliser des activités en commun, comme faire la cuisine ou aller se balader.
De même, il est parfois difficile de faire jouer ensemble petits et grands. Les capacités des plus grands, qu’elles soient physiques ou intellectuelles, vont souvent jouer en leur faveur, au détriment des plus petits. Les jeux coopératifs permettent de dépasser ces limites et de responsabiliser les plus grands qui vont avoir envie d’aider les plus petits afin qu’ils réussissent tous ensemble.

Exemples de jeux coopératifs

Les chaises musicales coopératives : le principe est le même que pour les chaises musicales classiques mais tout le monde doit pouvoir tenir sur les chaises. De belles acrobaties en perspective lorsqu’il ne reste plus qu’une ou deux chaises : prévoyez du matériel solide. À vous de jouer et que tout le monde gagne !

Les grenouilles sur les nénuphars (même principe que les cerceaux musicaux… sans perdant) : quand il y a de la musique, les grenouilles dansent autour des nénuphars. Quand la musique s’arrête, elles doivent rapidement trouver un nénuphar sur lequel se mettre. Les grenouilles peuvent être plusieurs sur un même nénuphar. Au fur et à mesure, les nénuphars coulent (sont sortis du jeu). A la fin de la partie, il ne reste qu’un seul nénuphar avec toutes les grenouilles dessus. Vous pouvez bien sur créer votre propre histoire.

L’histoire sans fin : ce jeu consiste à créer une histoire originale où chacun ajoute une phrase à celle dite par le joueur précédent.

Le jeu du parachute : peut se faire avec un parachute mutlicolore de cirque ou un drap. On met des balles dessus (ou autre selon l’envie du moment 🙂 ) et le but du jeu est de faire des vagues tout en évitant de faire tomber les balles.

Cache objet : quelqu’un cache plusieurs objets connus des autres joueurs qui doivent alors les chercher ensemble.

Le chef d’orchestre : Le chef d’orchestre doit faire des gestes sans parler (taper des mains, cligner des yeux, taper sur ses genoux, tirer sur ses oreilles, etc…) et les autres joueurs doivent l’imiter.
Le joueur qui est sorti revient alors dans la pièce. Il doit alors essayer de deviner quel enfant est le chef d’orchestre. Ce dernier devra changer de gestes de temps en temps et les autres enfants devront l’imiter le plus vite possible sans trop souvent le regarder car il ne doit pas être démasqué trop vite.
Une fois trouvé, le chef d’orchestre deviendra observateur et quittera la pièce le temps que l’on désigne un nouveau chef d’orchestre.

Le jeu de l’électricité : on fait une ronde, le meneur envoie l’électricité d’un ou des deux côtés de la ronde (serrer la main du voisin de gauche une fois, 2 fois pour celui de droite) et attend qu’elle lui revienne. Il dira alors si le courant est bien passé des 2 côtés.

Le ballon à clochettes : amener un ballon gonflable qui contient des clochettes à quelqu’un en faisant le moins de bruit possible puis ceux qui veulent trouvent une nouvelle façon d’amener ce ballon (en arrière, à 2…)

Louise Payet

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