Faut-il publier des photos de son enfant sur les réseaux sociaux ? Les risques et bonnes pratiques
Les réseaux sociaux font désormais partie intégrante de notre quotidien. Nous les utilisons pour partager des moments de vie, rester en contact avec nos proches et suivre l’actualité.
Mais qu’en est-il de l’exposition des enfants sur ces plateformes ? Publier des photos de son enfant sur Facebook, Instagram ou TikTok peut sembler anodin, mais cela soulève des questions cruciales sur la vie privée, la sécurité et le respect de leur consentement. Les réseaux sociaux ont révolutionné la manière dont nous interagissons, partageons et consommons l’information. Cependant, cette évolution rapide de la technologie soulève des préoccupations croissantes concernant l’exposition des enfants sur ces plateformes en ligne.
Pourquoi partage-t-on des photos de nos enfants sur les réseaux sociaux ?
En tant que parents, nous avons souvent envie d’immortaliser et de partager les moments marquants de la vie de notre enfant : son premier sourire, ses premiers pas, son premier jour d’école… Mais derrière cette envie de partage se cachent plusieurs motivations :
✔️ Le besoin de reconnaissance sociale
✔️ L’envie d’appartenir à une communauté
✔️ Le plaisir de montrer les progrès de son enfant
Mais a-t-on demandé l’autorisation à notre enfant avant de publier ? Et surtout, comprend-il réellement ce que cela implique ?
Les risques de l’exposition des enfants sur les réseaux sociaux
1. Une atteinte au droit à la vie privée
D’après l’article 9 du Code civil, toute personne a droit au respect de sa vie privée, y compris les enfants. Publier des photos d’eux sans leur consentement pourrait leur nuire à l’avenir, en leur retirant le droit de contrôler leur image numérique.
2. Le risque de vol d’identité et d’exploitation des données
Chaque photo publiée peut contenir des informations personnelles (nom, localisation, école…), facilement récupérables par des individus malveillants. Des études en cybersécurité montrent que les cybercriminels peuvent exploiter ces données pour usurper une identité ou traquer un enfant.
3. Le danger des réseaux pédophiles
Des affaires récentes ont révélé l’existence de sites où des millions de photos d’enfants, récupérées sur les réseaux sociaux, étaient classées dans des catégories à caractère pédophile. Même une photo innocente peut être détournée et utilisée à mauvais escient.
4. Le cyberharcèlement et les moqueries à l’adolescence
Aujourd’hui, un enfant grandit avec une « empreinte numérique » créée par ses parents. Plus tard, il pourrait être confronté à des moqueries ou du harcèlement à cause de photos publiées des années auparavant.
Et si on se mettait à leur place ? Imaginons par exemple que, dans 10 ans, on tombe sur des dizaines de photos de nous sur un site internet, parfois dans des postures compromettantes.
Comment nous sentirions-nous ?
Notre enfant n’a peut-être pas – et n’aura peut-être jamais – envie d’avoir une identité numérique. Qui sommes-nous pour lui refuser le droit de choisir ? Car une fois postées, les photos appartiennent à la toile.
Comment protéger l’image de son enfant en ligne ?
- Limiter les publications : avant de poster une photo, demandez-vous si elle pourrait être source de gêne ou de danger à l’avenir.
- Flouter le visage : si vous souhaitez partager un moment, optez pour des photos où l’enfant n’est pas reconnaissable.
- Vérifier les paramètres de confidentialité : sur Facebook et Instagram, assurez-vous que seules les personnes de confiance puissent voir vos publications.
- Demander le consentement de l’enfant : à partir d’un certain âge, impliquez votre enfant et respectez son choix.
- Éviter les photos en maillot de bain ou dans un cadre privé : ce sont les plus détournées sur le dark web.
Vers une meilleure protection des enfants en ligne
Face aux dérives du « sharenting » (contraction de « sharing » et « parenting », désignant le fait de partager des photos d’enfants en ligne), l’Assemblée Nationale a voté en février 2024 une loi visant à mieux protéger le droit à l’image des mineurs. L’objectif ? Sensibiliser les parents et renforcer la responsabilité numérique.

Conclusion : faut-il arrêter de publier des photos de son enfant ?
Idéalement, il serait préférable d’éviter toute publication. Mais si vous choisissez de partager des photos, faites-le en pleine conscience des risques, en limitant la visibilité et en demandant l’avis de votre enfant. Après tout, son image lui appartient. Essayez de profiter simplement du moment avec lui et immortalisez le dans votre cœur :).
👉 Et vous, quelle est votre position sur le sujet ? Avez-vous déjà réfléchi à l’impact des réseaux sociaux sur la vie privée de votre enfant ?
Je vous conseille également un autre article intéressant du journal Le Parisien ici.
Louise Payet, 2022
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