« Le jeu, c’est le travail de l’enfant ; c’est son métier, sa vie«
Pauline Kergomard
Les jeux coopératifs : une alternative à la société de compétition
Le jeu occupe une place essentielle dans le développement de l’enfant. Pourtant, la société actuelle valorise fortement la compétition, qu’il s’agisse du sport, des jeux télévisés, de l’école ou même du monde du travail. Les jeux compétitifs instaurent une dynamique de gagnant et de perdant, ce qui peut parfois générer stress et frustration chez les enfants.
La compétition : un gagnant/un perdant = il faut écraser l’autre pour réussir.
Si la compétition peut avoir des aspects positifs, comme la motivation et le dépassement de soi, elle comporte aussi des risques : surentraînement, accidents ou sentiment d’échec.
En revanche, les jeux coopératifs offrent une approche différente en favorisant l’entraide et la solidarité. C’est une forme de jeu où il n’y a ni gagnant ni perdant : une nouvelle manière de jouer et de mieux vivre ensemble. Pour les enfants, il s’agit d’apprendre la coopération plutôt que la compétition. Le jeu coopératif est un jeu qui rassemble.
Les principes des jeux coopératifs
Jouer ensemble plutôt que les uns contre les autres
Le principe des jeux coopératifs est de jouer non pas l’un contre l’autre mais ensemble, avec un objectif commun. Ils nous permettent de vivre la solidarité et l’entraide de manière concrète, partagée et agréable. Tous ces jeux contribuent, en plus d’un plaisir à partager et à agir ensemble, à prendre le temps de parler et faire parler chaque enfant, à donner envie d’aider et de se faire aider, à développer un regard positif sur soi et sur les autres.
Favoriser la rencontre et l’inclusion :
Les jeux coopératifs permettent de faire connaissance, d’accueillir un nouvel enfant dans le groupe. Par exemple, l’intégration de chacun par l’apprentissage des prénoms est très importante pour une bonne cohésion du groupe.
Exemple : on forme une ronde avec les enfants, on se lance une balle. Quand je reçois la balle je dis comment je m’appelle et ce que j’aime faire dans la vie, ou mon plat préféré… Les règles sont bien sur à adapter selon l’âge des enfants. On pourra par exemple augmenter la difficulté en demandant aux plus grands de rappeler le prénom de la personne qui vient de leur lancer la balle avant de se présenter eux-mêmes.
Ni gagnant, ni perdant : un enjeu collectif
Si la compétition valorise l’enfant qui a gagné, les autres, au contraire, se sentent dévalorisés et moins confiants en leurs capacités. Cela peut être le reflet de leur place à l’école où la compétition individuelle est de mise : à terme, si l’enfant est toujours perdant dans les jeux comme à l’école, il se sentira rabaissé vis-à-vis de la société, ce qui pourrait générer un sentiment d’exclusion.
Contrairement aux jeux compétitifs, les jeux coopératifs ne laissent personne de côté. Il n’y a pas de perdant car on se fixe un objectif commun, cela développe la cohésion entre les individus et l’envie de s’entraider. Au lieu d’un seul gagnant, c’est tout le groupe qui atteint un objectif commun. Cela encourage les enfants à se soutenir mutuellement et renforce leur confiance en eux.
Encourager la coopération et la responsabilité
La participation de chacun est nécessaire pour réussir tous ensemble.
Exemple de jeu de société coopératif : Mon premier verger -> les joueurs essayent de cueillir les fruits dans les arbres avant que le corbeau n’arrive au verger.
Exemples de jeux coopératifs
Les chaises musicales coopératives : le principe est le même que pour les chaises musicales classiques mais tout le monde doit pouvoir tenir sur les chaises. De belles acrobaties en perspective lorsqu’il ne reste plus qu’une ou deux chaises : prévoyez du matériel solide. À vous de jouer et que tout le monde gagne !
Les grenouilles sur les nénuphars (même principe que les cerceaux musicaux… sans perdant) : quand il y a de la musique, les grenouilles dansent autour des nénuphars. Quand la musique s’arrête, elles doivent rapidement trouver un nénuphar sur lequel se mettre. Les grenouilles peuvent être plusieurs sur un même nénuphar. Au fur et à mesure, les nénuphars coulent (sont sortis du jeu). A la fin de la partie, il ne reste qu’un seul nénuphar avec toutes les grenouilles dessus. Vous pouvez bien sur créer votre propre histoire.
L’histoire sans fin : ce jeu consiste à créer une histoire originale où chacun ajoute une phrase à celle dite par le joueur précédent.
Le jeu du parachute : peut se faire avec un parachute mutlicolore de cirque ou un drap. On met des balles dessus (ou autre selon l’envie du moment 🙂 ) et le but du jeu est de faire des vagues tout en évitant de faire tomber les balles.
Cache objet : quelqu’un cache plusieurs objets connus des autres joueurs qui doivent alors les chercher ensemble.
Le chef d’orchestre : Le chef d’orchestre doit faire des gestes sans parler (taper des mains, cligner des yeux, taper sur ses genoux, tirer sur ses oreilles, etc…) et les autres joueurs doivent l’imiter.
Le joueur qui est sorti revient alors dans la pièce. Il doit alors essayer de deviner quel enfant est le chef d’orchestre. Ce dernier devra changer de gestes de temps en temps et les autres enfants devront l’imiter le plus vite possible sans trop souvent le regarder car il ne doit pas être démasqué trop vite.
Une fois trouvé, le chef d’orchestre deviendra observateur et quittera la pièce le temps que l’on désigne un nouveau chef d’orchestre.
Le jeu de l’électricité : on fait une ronde, le meneur envoie l’électricité d’un ou des deux côtés de la ronde (serrer la main du voisin de gauche une fois, 2 fois pour celui de droite) et attend qu’elle lui revienne. Il dira alors si le courant est bien passé des 2 côtés.
Le ballon à clochettes : amener un ballon gonflable qui contient des clochettes à quelqu’un en faisant le moins de bruit possible puis ceux qui veulent trouvent une nouvelle façon d’amener ce ballon (en arrière, à 2…)
Les bienfaits des jeux coopératifs
En favorisant la coopération plutôt que la compétition, ces jeux ont un impact positif sur la vie en collectivité. Ils facilitent l’entraide, réduisent le stress et encouragent la confiance en soi. De plus, ils permettent aux enfants de mieux gérer les différences d’âge et de compétences en responsabilisant les plus grands.
Adopter les jeux coopératifs, c’est offrir aux enfants une nouvelle manière de jouer, basée sur l’inclusion et le partage.
Pourquoi ne pas essayer lors de votre prochaine session de jeu ? 🎲✨
Louise Payet, 2020
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