Le référentiel national de la qualité d’accueil du jeune enfant

Référentiel national de qualité d’accueil du jeune enfant (2025) : ce qu’il faut retenir

Le Référentiel national de qualité d’accueil du jeune enfant, publié en juillet 2025, constitue une avancée majeure pour renforcer la qualité de l’accueil des enfants de 0 à 3 ans. Construit sur une base scientifique, juridique et humaine solide, il s’adresse à tous les acteurs de la petite enfance : crèches, assistantes maternelles, MAM, garde à domicile, gestionnaires, autorités de contrôle (PMI, CAF, collectivités) ainsi qu’aux familles.

Origine et portée du référentiel

Ce référentiel a été élaboré sous l’impulsion de l’IGAS (Inspection générale des affaires sociales) et du ministère des Solidarités, avec la participation de près de 200 professionnels et environ 2 000 acteurs de terrain.

Il repose sur :

  • Les neurosciences et la psychologie du développement ;
  • Les grands textes de référence (Convention internationale des droits de l’enfant, loi sur la protection de l’enfance, interdiction des violences éducatives ordinaires…) ;
  • Les recommandations d’instances nationales comme le HCFEA et le projet des 1 000 premiers jours.

Il concerne l’ensemble des structures d’accueil du jeune enfant, qu’elles soient publiques, privées ou à domicile.

Une structure claire et accessible

Le référentiel se compose de trois grandes parties, déclinées en fiches pratiques synthétiques (1 à 2 pages chacune), facilitant la mise en œuvre sur le terrain :

1. La relation au jeune enfant

  • Accueil et familiarisation
  • Besoins fondamentaux (sommeil, alimentation, jeu, langage…)
  • Accompagnement des émotions
  • Cadre éducatif bienveillant

2. La relation aux parents

  • Communication ouverte et transparente
  • Soutien à la parentalité
  • Implication dans le projet d’accueil

3. La qualité organisationnelle

  • Prévention des maltraitances (familiales et institutionnelles)
  • Conditions de travail des professionnels
  • Santé environnementale
  • Gouvernance locale et nationale

Les axes majeurs et pratiques attendues

Voici les pratiques phares recommandées par le référentiel :

Un accueil relationnel de qualité

  • Familiarisation progressive avec les parents
  • Utilisation d’objets transitionnels (ex. : doudou)
  • Observation continue des enfants
  • Création d’un cadre prévisible et sécurisant

Accompagnement des émotions et de l’attachement

  • Valorisation des pleurs comme moyen d’expression
  • Réponses empathiques aux émotions
  • Débriefing après les moments difficiles

Langage et posture éducative

  • Posture adulte rassurante et contenante
  • Limites expliquées avec des mots compréhensibles
  • Respect de l’intimité de chaque enfant

Environnement et écologie

  • Espaces adaptés et sécurisés
  • Liberté de mouvement et jeux libres
  • Zéro écran avant 3 ans
  • Sensibilité à l’écologie et à la santé environnementale

Prévention des violences et maltraitance

  • Protocoles clairs en cas de suspicion
  • Formations régulières
  • Vigilance partagée entre professionnels

Qualité de vie au travail

  • Bon ratio adultes/enfants
  • Accès à la formation continue
  • Temps d’échanges et réflexion en équipe

Un pilotage à deux niveaux

Pilotage national

  • Coordination par le ministère des Solidarités (DGCS, SPPE, PMI)
  • Suivi et actualisation régulière du référentiel

Pilotage local

  • Mise en œuvre par les PMI, CAF et collectivités
  • Réalisation de diagnostics, plans territoriaux, soutien aux structures

Une démarche participative et évolutive

Ce référentiel a été construit de manière collaborative :

  • Consultation de professionnels, universitaires, institutions et familles
  • Tests sur le terrain avant validation
  • Évolutif : il s’ajustera en fonction des retours d’expérience et des avancées scientifiques

En résumé

Le Référentiel national de qualité d’accueil du jeune enfant 2025 établit un cadre commun et exigeant pour garantir à chaque enfant un accueil :

  • Sécure,
  • Respectueux,
  • Stimulant,
  • Et en lien avec les familles.

Il s’inscrit dans une dynamique de progrès, en phase avec les besoins de l’enfant, les attentes des familles et les enjeux professionnels.

La question est : avec les moyens que la petite enfance aujourd’hui, sera-t-il réellement possible de le mettre en place ?

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